L’article analyse l’évolution du marché des navigateurs web en 2025, mettant en lumière la domination de Chrome et les changements réglementaires.
En 2025, le marché des navigateurs web a considérablement évolué, tant en France que dans le monde. J’ai eu l’occasion d’analyser en profondeur ces changements lors de mes missions de consulting auprès de diverses entreprises technologiques. Les chiffres sont éloquents et révèlent des tendances intéressantes qui façonnent notre expérience en ligne quotidienne.
La domination écrasante de Chrome sur le marché mondial
Google Chrome continue de régner en maître sur le marché des navigateurs web en 2025. Avec une part de marché mondiale de 68,38% tous supports confondus, le géant de Mountain View consolide sa position dominante. Cette progression fulgurante depuis son lancement en 2008 témoigne de la stratégie efficace de Google pour bâtir son empire numérique et façonner notre quotidien.
Sur le segment mobile, Chrome a réalisé une percée remarquable, atteignant près de 70% de part de marché. Cette ascension s’explique en partie par les récentes décisions de l’Union européenne en matière de concurrence, qui ont contraint Apple à assouplir ses restrictions sur iOS. Résultat : de nombreux utilisateurs d’iPhone ont opté pour Chrome comme navigateur par défaut.
Voici une illustration sur la répartition des parts de marché mondiales pour les principaux navigateurs en 2025

Cette domination de Chrome s’observe également sur le marché des ordinateurs de bureau, où il détient 66,88% des parts. Microsoft Edge, quant à lui, occupe la deuxième place avec 13,2%, suivi de Safari (8,48%) et Firefox (6,12%).
Le bouleversement du marché français des navigateurs
En France, j’ai constaté des changements significatifs dans l’utilisation des navigateurs web au cours de l’année écoulée. Chrome maintient sa position de leader avec 68,5% de part de marché tous supports confondus, mais c’est sur le segment mobile que les bouleversements sont les plus marquants.
Safari, longtemps favori des utilisateurs d’iPhone, a connu une chute spectaculaire depuis l’automne 2024. La fin de son installation par défaut sur les appareils Apple en Europe a entraîné une baisse d’environ 9 points de sa part de marché entre septembre et novembre 2024. Ces utilisateurs se sont majoritairement tournés vers Chrome, renforçant en conséquence la position de Google sur le marché français.
Sur les ordinateurs de bureau, Firefox a perdu sa place de dauphin au profit de Microsoft Edge. Le navigateur open source de Mozilla est passé de 18,42% de part de marché en décembre 2023 à 13,86% en décembre 2024. Cette évolution reflète les défis auxquels sont confrontés les acteurs alternatifs face aux géants du web.
Voici un aperçu des parts de marché des navigateurs en France en 2025

L’impact des réglementations sur le paysage des navigateurs
Les changements observés dans l’utilisation des navigateurs web ne sont pas uniquement le fruit des préférences des utilisateurs. Les réglementations, en particulier celles de l’Union européenne, ont joué un rôle essentiel dans la reconfiguration du marché.
L’obligation faite à Apple de permettre aux utilisateurs de choisir leur navigateur par défaut sur iOS a eu des conséquences immédiates. En France, Safari a vu sa part de marché sur mobile chuter de 26,61% à 17,61% en l’espace de quelques mois. Cette baisse a principalement profité à Google Chrome, qui a consolidé sa position dominante.
Ces évolutions réglementaires visent à favoriser la concurrence et l’innovation dans le secteur du numérique. D’un autre côté, elles semblent avoir paradoxalement renforcé la position de Google, déjà largement dominant. Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des mesures antitrust et leur capacité à créer un écosystème véritablement diversifié.
L’impact de ces réglementations se fait sentir différemment selon les régions :
- En Europe : forte baisse de Safari au profit de Chrome sur mobile
- Aux États-Unis : changements moins marqués en raison de réglementations différentes
- En Asie : progression continue de Chrome, mais avec une concurrence plus forte des navigateurs locaux (UC brower ou Naver Whale)
Perspectives d’avenir pour le marché des navigateurs
À l’aube de 2026, plusieurs tendances se dessinent pour l’avenir du marché des navigateurs web. Mon expérience dans le conseil en stratégie digitale pour des clients internationaux me permet d’anticiper certaines évolutions clés.
Tout d’abord, la consolidation de Chrome semble inévitable. Google continue d’investir massivement dans le développement de son navigateur, en mettant l’accent sur la performance et l’intégration avec ses autres services. Cette synergie renforce l’attrait de Chrome pour les utilisateurs déjà ancrés dans l’écosystème Google.
Néanmoins, les préoccupations croissantes en matière de protection de la vie privée pourraient favoriser l’émergence de navigateurs alternatifs axés sur la confidentialité. Des acteurs comme Brave ou DuckDuckGo gagnent en popularité auprès des utilisateurs soucieux de leurs données personnelles.
L’intelligence artificielle jouera également un rôle important dans l’évolution des navigateurs. Les fonctionnalités basées sur l’IA, telles que la personnalisation avancée de l’expérience utilisateur ou l’assistance vocale intégrée, pourraient devenir des facteurs différenciants majeurs.
Enfin, l’essor du Web3 et des technologies décentralisées pourrait favoriser l’émergence de nouveaux types de navigateurs, conçus spécifiquement pour interagir avec les applications décentralisées et les cryptomonnaies.
Pourquoi l’ultra domination de Google dans le marché des navigateurs internet peut-être un danger ?
La position ultra-dominante de Chrome, avec 68% de parts de marché, soulève de sérieuses préoccupations en matière de sécurité et de protection des données personnelles. En tant que filiale de Google, Chrome collecte massivement les données de navigation de ses utilisateurs pour alimenter son modèle économique basé sur la publicité ciblée.
D’ailleurs, comme nous l’avons vu dans notre article sur les recherches les plus populaires des Français sur Google, le moteur de recherche dispose d’une vision précise de nos centres d’intérêt, de nos préoccupations et de nos habitudes. Chaque recherche, chaque clic, chaque page visitée via Chrome vient enrichir cette base de données comportementales déjà considérable.
Cette centralisation des données entre les mains d’un seul acteur crée une vulnérabilité systémique : en cas de faille de sécurité, ce sont des milliards d’utilisateurs qui pourraient voir leurs informations compromises. De plus, cette domination permet à Google d’imposer ses standards et ses pratiques en matière de traitement des données, limitant la capacité des utilisateurs à choisir des alternatives plus respectueuses de leur vie privée.
Cette situation de quasi-monopole réduit également l’innovation dans le domaine de la sécurité web, car les navigateurs alternatifs peinent à émerger face à ce géant.
Pour conclure cet article, je recommande aux entreprises de rester vigilantes face à ces évolutions. La domination actuelle de Chrome ne doit pas faire oublier l’importance d’une approche multi-navigateurs dans le développement web, garantissant par conséquence une expérience optimale pour tous les utilisateurs, quel que soit leur choix de navigation.