Le monde des jeux d’argent en France a toujours eu une place à part. Entre tradition, fiscalité, régulation et enjeux de santé publique, l’État a cherché un équilibre complexe : autoriser certaines pratiques, tout en limitant les excès. Pendant longtemps, un nom a symbolisé cette approche : l’ARJEL, l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne. Mais depuis 2020, cette structure a cédé la place à une instance plus large, l’ANJ – l’Autorité Nationale des Jeux.
Pour comprendre la différence entre l’ARJEL et le marché actuel, il faut revenir sur la logique même de la régulation française et la façon dont elle a évolué.
Dans le contexte actuel, les joueurs comparent facilement les offres légales et celles venues de l’étranger. Des pages d’information comme casino online Franța, qui présente les casinos en ligne les plus populaires en France en 2025, illustrent bien l’intérêt grandissant du public pour le jeu numérique, malgré un cadre légal français encore très sélectif.
L’ARJEL
Créée en 2010, l’ARJEL a été mise en place pour encadrer un phénomène alors incontrôlé : la montée en puissance des jeux d’argent sur Internet. Des milliers de Français jouaient déjà sur des sites étrangers sans sécurité ni supervision, ce qui a poussé l’État à instaurer un cadre légal.
L’ARJEL avait pour mission d’agréer les opérateurs respectant des exigences strictes de transparence, de sécurité et de protection des mineurs. Elle veillait aussi à la prévention du jeu excessif, en imposant des limites de dépôt, des alertes et des outils d’auto-exclusion.
Son champ d’action restait cependant restreint : seuls les paris sportifs, paris hippiques et jeux de poker en ligne étaient autorisés. Les jeux de casino virtuels — roulette, machines à sous, blackjack — demeuraient interdits, jugés trop addictifs et difficiles à contrôler.
L’ARJEL a donc posé les bases d’une régulation solide, mais partielle, adaptée à une époque où le marché évoluait déjà plus vite que la loi.
De l’ARJEL à l’ANJ
Dix ans après la création de l’ARJEL, l’État a voulu aller plus loin. Le jeu d’argent ne se limitait plus à Internet, et la régulation devait devenir globale. C’est ainsi qu’est née l’ANJ, l’Autorité nationale des jeux.
Contrairement à l’ARJEL, centrée sur le numérique, l’ANJ supervise désormais tout le secteur : jeux en ligne, casinos terrestres, Française des Jeux, PMU et loteries. L’objectif est d’unifier la régulation et d’assurer une cohérence d’ensemble.
Cette réforme s’est accompagnée de nouveaux pouvoirs : contrôle de la publicité, surveillance renforcée des opérateurs, sanctions élargies et prévention accrue du jeu excessif. L’ANJ ne se limite plus au respect des règles techniques ; elle agit comme un véritable acteur de politique publique, intégrant les enjeux économiques, sociaux et sanitaires du jeu en France.
Le modèle français
Le marché français repose sur un principe simple : tout jeu d’argent est interdit, sauf autorisation expresse de l’État. Ce choix vise à limiter l’offre légale pour mieux en maîtriser les risques.
Sont aujourd’hui autorisés :
- les paris sportifs et hippiques, ouverts à la concurrence ;
- les jeux de poker en ligne, sous licence ANJ ;
- les loteries et jeux de tirage, monopole de la Française des Jeux ;
- les casinos terrestres, soumis à des autorisations locales strictes.
Les jeux de casino en ligne restent interdits, jugés trop addictifs et difficiles à contrôler. Cette interdiction protège à la fois les joueurs et les recettes publiques, tout en maintenant un encadrement strict du secteur.
Une régulation plus cohérente, mais encore imparfaite
Le passage de l’ARJEL à l’ANJ a renforcé la cohérence du système. L’ANJ agit désormais comme un organe central, coordonnant tous les acteurs du jeu — en ligne comme physiques — et garantissant une politique uniforme.
Ses principaux atouts :
- une gouvernance unifiée, plus claire pour les opérateurs ;
- une transparence accrue pour les joueurs ;
- une meilleure coordination européenne.
Mais plusieurs faiblesses demeurent. L’offre illégale continue d’attirer les joueurs via des sites étrangers difficilement sanctionnables. La prévention de l’addiction reste un défi constant, malgré les outils d’auto-exclusion et les campagnes d’information.
Pour conclure, disons que l’histoire de la régulation française du jeu d’argent est celle d’une évolution progressive plutôt qu’une rupture. L’ARJEL a posé les bases d’un cadre légal pour le jeu en ligne, tandis que l’ANJ en a élargi la portée pour englober tout le secteur.
Le modèle français reste fidèle à sa ligne : encadrer sans interdire, réguler sans banaliser.