Le licenciement d’un salarié en arrêt maladie pour faute grave est possible sous certaines conditions strictes. Voici l’essentiel à retenir :
- La faute grave doit être indépendante de l’état de santé du salarié
- La procédure de licenciement doit être rigoureusement suivie
- L’employeur s’expose à des risques juridiques importants en cas d’abus
- Le salarié peut contester le licenciement s’il l’estime injustifié
Le licenciement d’un salarié en arrêt maladie est un sujet délicat qui soulève de nombreuses questions juridiques et éthiques. En tant que professionnel du digital ayant côtoyé de nombreuses entreprises, j’ai souvent vu et entendu cette problématique complexe lors de discussions avec les RH. Tout au long de cet article, je vais vous éclairer sur les règles et les lois entourant le licenciement d’un salarié en arrêt maladie pour faute grave, en m’appuyant sur mon expérience et les connaissances que j’ai acquises au fil des années.
Cadre juridique du licenciement pendant un arrêt maladie
Il faut comprendre que le licenciement d’un salarié uniquement en raison de sa maladie ou de son état de santé est formellement interdit. Une telle pratique serait considérée comme discriminatoire et pourrait entraîner de graves conséquences juridiques pour l’employeur. Par contre, il existe des situations où un licenciement peut être envisagé, même pendant un arrêt maladie.
Le point important à retenir est que le licenciement pour faute grave pendant un arrêt maladie est possible, à condition que la faute ne soit pas liée à l’état de santé du salarié. Cette nuance est primordiale et doit être soigneusement évaluée avant d’entamer toute procédure. La faute grave doit être d’une telle importance qu’elle rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise, même temporairement.
Voici quelques exemples de fautes graves pouvant justifier un licenciement :
- Absences injustifiées
- État d’ivresse au travail
- Indiscipline ou insubordination
- Harcèlement
- Violence ou injures
- Vol
Il est utile de préciser que la faute grave peut être commise avant ou pendant l’arrêt maladie. Par exemple, si un employé en arrêt maladie a été licencié pour avoir diffamé son entreprise sur les réseaux sociaux, c’est une action sans lien avec son état de santé mais suffisamment grave pour justifier un licenciement immédiat.
Procédure de licenciement pour faute grave pendant un arrêt maladie
Lorsqu’une faute grave est constatée, l’employeur doit agir rapidement. Il dispose d’un délai de 2 mois à partir de la connaissance des faits pour engager la procédure de licenciement. Ce délai est crucial car au-delà, la faute pourrait être considérée comme pardonnée.
La procédure de licenciement pour faute grave comprend plusieurs étapes bien définies :
- Convocation à un entretien préalable (délai minimum de 5 jours ouvrables)
- Tenue de l’entretien préalable
- Notification du licenciement par lettre recommandée (2 jours ouvrables minimum après l’entretien, 1 mois maximum)
Un point important à souligner : la lettre de licenciement doit préciser les motifs de la faute grave de façon détaillée. Cette étape est impérative car elle servira de base en cas de contestation ultérieure. J’ai vu des cas où des employeurs ont perdu aux prud’hommes simplement parce que les motifs n’étaient pas suffisamment explicites dans la lettre de licenciement.
D’autre part, l’arrêt maladie n’interrompt pas la procédure de licenciement déjà engagée. Pourtant, si le salarié est dans l’incapacité d’assister à l’entretien préalable, l’employeur doit lui proposer de se faire représenter ou de communiquer ses observations par écrit.
Le licenciement pour faute grave entraîne une rupture immédiate du contrat, sans préavis ni indemnité de licenciement. C’est une mesure drastique qui doit être utilisée avec précaution.

Risques et précautions pour l’employeur
Il faut toujours garder la plus grande prudence dans ce genre de situation. Le licenciement pour faute grave pendant un arrêt maladie ne doit en aucun cas être un prétexte pour se séparer d’un salarié malade. Une telle pratique serait non seulement illégale mais aussi moralement répréhensible.
En cas de litige, les juges examineront attentivement la réalité et la gravité de la faute invoquée. Il est nécessaire pour l’employeur de :
- Documenter précisément les faits reprochés
- S’assurer que la faute est bien indépendante de l’état de santé du salarié
- Respecter scrupuleusement la procédure de licenciement
- Être en mesure de prouver que la faute rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise
Rappelons également que le salarié peut contester son licenciement devant le conseil de prud’hommes s’il l’estime abusif. Un licenciement jugé abusif peut entraîner des sanctions financières et judiciaires pour l’employeur. J’ai vu des cas où des entreprises ont dû verser des indemnités considérables suite à des licenciements mal gérés.
Risques pour l’employeur | Conséquences potentielles |
---|---|
Licenciement abusif | Indemnités, réintégration du salarié |
Non-respect de la procédure | Nullité du licenciement |
Discrimination | Sanctions pénales, dommages et intérêts |
Pour éviter ces écueils, il est souvent judicieux de consulter un avocat spécialisé en droit du travail avant d’entamer une procédure de licenciement dans ces circonstances particulières. Le licenciement pour inaptitude peut parfois sembler une alternative, mais il comporte ses propres pièges et ne doit pas être utilisé comme un substitut à un licenciement pour faute grave.
Droits et recours du salarié
Du côté du salarié, il est essentiel de connaître ses droits et les recours possibles en cas de licenciement pendant un arrêt maladie. Si le salarié estime que son licenciement est abusif ou discriminatoire, il peut contester la décision devant le conseil de prud’hommes.
Les points clés à retenir pour le salarié sont :
- Le droit de se faire assister lors de l’entretien préalable
- La possibilité de demander des précisions sur les motifs du licenciement
- Le droit de contester le licenciement s’il est jugé abusif
- La possibilité de négocier les conditions de départ, même en cas de faute grave
Il est également important pour le salarié de s’assurer que tous ses droits sont respectés, notamment en ce qui concerne le délai légal pour le solde de tout compte. Même en cas de licenciement pour faute grave, certaines indemnités restent dues, comme l’indemnité compensatrice de congés payés.
Pour finir cet article, le licenciement d’un salarié en arrêt maladie pour faute grave est une procédure complexe qui nécessite une grande vigilance de la part de l’employeur et une bonne connaissance de ses droits pour le salarié. Dans mon parcours professionnel, j’ai vu trop souvent des situations mal gérées conduire à des conflits longs et coûteux. La clé réside dans le respect très strict du cadre légal et dans une communication claire entre toutes les parties impliquées.
Dans le doute ou pour plus de précision, que vous soyez employeur ou salarié, n’hésitez pas à consulter les professionnels spécialisés dans le droit du travail car finalement, chaque cas est différent.